Vous devez être opéré(e) d’une tumeur du cœur
Les tumeurs du cœur sont peu fréquentes et dans plus de 75% des cas sont bénignes.
Un myxome est une formation histologique, souvent en forme de grappes de raisin, essentiellement formée de tissu myxoïde (vestige embryonnaire de cellules du mésenchyme). La localisation préférentielle en est l’oreillette gauche, et le diagnostic est souvent fortuit (à l’occasion d’une échographie). Parfois, la taille du myxome, peut-être responsable de quelques manifestations cliniques à type d’extrasystoles, des palpitations, d’essoufflement, mais il n’est pas rare que la découverte soit faite au moment d’une complication, notamment dû à un accident thrombo-embolique (fragmentation d’une partie du myxome, qui part dans la circulation périphérique, pour se loger dans le cerveau, le bras, la jambe…). Exceptionnellement, et s’ils sont très volumineux, ils peuvent devenir s’enclaver dans les orifices du cœur, et engendrer des syncopes. Le traitement est en général chirurgical, devant comporter l’exérèse complète du myxome et son envoi à l’analyse histologique pour confirmation. Il s’agit d’une chirurgie rapide, dans laquelle les risques sont relativement faibles. Les contrôles échographiques auprès de votre cardiologue traitant seront importants afin de s’assurer de l’absence de récidive.
Le fibroélastome être aussi une tumeur bénigne, souvent de localisation valvulaire, pouvant aussi engendrer des complications à type d’embolie notamment cérébrale. Sur le plan histologique il est constitué de cellules endothéliales, de tissu fibroconjonctif et élastique. La taille est beaucoup plus petite que celle d’un myxome, mais reste potentiellement très emboligène. Le traitement en est souvent chirurgical, comportant la résection du fibroélastome tout en essayant de préserver la valve sur lequel il s’insère. Son aspect lorsqu’on le met dans l’eau ressemble à celui d’une « anémone de mer ». La chirurgie est là aussi assez simple, exposant à peu de conséquences, mais nécessite cependant un suivi cardiologique avec des échographies pour vérifier l’absence de récidive
Les autres tumeurs bénignes comme les lipomes, les fibromes, les rhabdomyomes sont relativement rares pour dire exceptionnelles et requièrent aussi en fonction de leur taille une exérèse chirurgicale.
Tumeurs malignes peu fréquentes
Les tumeurs malignes du cœur sont peu fréquentes, pouvant être primitive (développée au sein même du cœur) ou secondaire (où la lésion initiale peut venir envahir le cœur par continuité, cancer du rein, cancer du poumon, thymome). Les tumeurs primitives sont souvent des sarcomes dont les traitements ne sont pas forcément uniquement chirurgicaux. Le diagnostic histologique doit être porté pour pouvoir envisager souvent des chimiothérapies de première intention. Un acte chirurgical peut être proposé en cas de lésion limitée en étant sûr de pouvoir réséquer la totalité de la tumeur.
Une prise en charge plus particulière peut être effectuée pour les tumeurs rénales, dont l’extension se fait souvent par l’intermédiaire de la veine rénale, aboutissant jusque dans l’oreillette droite. La chirurgie doit être réalisée en double équipe avec urologue et chirurgien cardiaque, et elle nécessite une ouverture du thorax et de l’abdomen. L’intervention consiste en l’ablation du rein, ainsi que de toute la tumeur remontant jusque dans le cœur en remplaçant le cas échéant une partie de la veine cave. Cette intervention reste lourde mais elle est maintenant extrêmement bien codifiée, pouvant être réalisée même sans circulation extracorporelle dans la grande majorité des cas. Elle confère par ailleurs, associée au traitement par immunothérapie, d’excellent résultat à long terme.
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